Histoire et information


Ce site se voulant informatif, nous vous proposons quelques revues concernant un peuple bien présent. Les Roms, les gens du voyage, les circonstances et pourquoi il faut absolument les aider.
Dans la bible nous trouvons ce texte en Marc 16:15
Puis il leur dit: Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création.

Article paru sur le site de la Fédération Protestante de France sur leur site en 2004
http://www.protestants.org

Les Gens du Voyage

par le pasteur Christian D’hont, de la Mission évangélique des Tziganes de France
Sur les grandes lignes politiques d'intégration, à ce jour, aucune d'entre elles n'a pris en compte la spécificité de notre mode de vie quelles que soient les obédiences. Il est vrai que le nomadisme et le fait de vivre en caravane pose beaucoup de questions au monde sédentaire :
D'où viennent-ils ?
Que font-ils ?
Où vont-ils ?

Aujourd'hui, le fait d'être à un endroit est un délit et encore bien plus le fait d'annoncer l'évangile qui pour la plupart sonne comme du prosélytisme ou de la vision d'une secte.
Notre église Vie et Lumière, membre de la Fédération Protestante de France depuis 1975, est toujours en but à cette politique de rejet dissimulé par le fait de l'opposition des Maires à la création d'églises locales.
Le rejet de l'implantation des chapiteaux en période estivale, la non reconnaissance de nos ministères par les administrations et obédiences, et pour certains cas très minimes, le refus d'enterrer nos défunts sont hélas bien réels.
Il arrive que certains tziganes, manipulés, en arrivent à la violence auprès de nos responsables. Le fait de la différence pose des problèmes même au sein de nos communautés.
La législation concernant le scolaire, à ce jour, nous pénalise de plein fouet : la décision d'inscription pour scolariser nos enfants dépend de l'autorisation de la Mairie. En effet, seul le Maire a le pouvoir de nous donner l'autorisation de stationner. L'un ne va pas sans l'autre. D'après le rapport Delamon, 70 à 80% de nos enfants sont analphabètes.
En France, le racisme est connu face aux populations émigrantes tandis que le racisme vécu par les Gens du Voyage français est sous-jacent et d'une réalité de plus en plus visible.
En résumé, cette situation devrait évoluer sachant nous comprendre au travers de nos différences. Tant que les Gens du Voyage auront ce semblant de liberté, l'annonce de l'Evangile sera encore une vraie valeur de notre démocratie.

Christian D'HONT
2004

Tsigane ou Tzigane ?



Les Tsiganes


Romani - Rom - Tsiganes?
Gitans? Gypsies? Bohémiens?  




1 Les Tsiganes (ou Roms)


Les Tsiganes (prononcé [tsigan]) forment un peuple indo-européen d’origine indienne. Il s’agit des Kshattriyas qui, venus du nord de l’Inde, sont arrivés en Grèce au IXe siècle. Puis, au XIIIe siècle, les Rajputs les ont rejoints.  Ensemble, ils ont formé la Romani Cel – le peuple tsigane – d'où leur surnom de «Romanichels», mais ils se nomment eux-mêmes Romané Chavé, c'est-à-dire «fils de Ram» (héros de l'épopée indienne Ramanaya). La graphie recommandée par l'Académie française est tzigane (avec un [z]) mais les Tsiganes préfèrent écrire ce mot avec un [s] parce qu'il ne correspond pas à la prononciation du mot dans leur langue. En français, le mot Roms au pluriel se prononce sans le -s, ce qui donne [ròm].

2 Où habitent-ils?

Comme les Tsiganes n’ont pas d’État propre, ils sont dispersés non seulement à travers l’Europe, mais aussi en Amérique (Argentine, Brésil, Colombie, États-Unis). Bien qu’il n’y ait aucun recensement sur leur population on estime leur nombre à environ 80 millions, mais la quasi-totalité des Tsiganes ont perdu l’usage de leur langue ancestrale et se sont assimilés dans leur pays d’accueil. En France, les Tsiganes seraient officiellement environ 250 000, mais le nombre réel se situerait davantage à 400 000 personnes.
De façon générale, les Tsiganes pratiquent le nomadisme, ce qui n’est pas sans leur causer des difficultés au plan de l’intégration sociale, car leurs valeurs et leur mode de vie différents les ont toujours soumis aux pressions assimilatrices de la population majoritaire, quel que soit leur pays d'adoption. Du fait de leur grande mobilité et de leur type d’habitat (souvent en caravane), les Tsiganes sont exclus des prestations et de la sécurité sociales, et généralement désavantagés dans les domaines de l’éducation, de l’emploi, de la santé, du logement et de la participation à la vie publique.

3 Quelle langue parlent-ils?

Il est beaucoup plus difficile d'évaluer le nombre des locuteurs de la langue tsigane. En effet, il n'existe pas de statistiques précises à ce sujet, et l'on doit se fier à des approximations. Il en résulte que toute estimation ne peut se révéler que partiale et suspecte. Par exemple, en ne tenant compte que des Tsiganes d'Europe et de l'Amérique, certains linguistes croient que les deux tiers des Tsiganes parleraient encore une forme de leur langue ancestrale, ce qui signifierait huit millions de tsiganophones. Pour sa part, le Summer Institut of Linguistics du Texas évalue le nombre des tsiganophones à 1,5 million de locuteurs. En 1989, l'Union soviétique les estimait à 202 810. Quant à l'Unesco, elle affirmait en 2002 que le tsigane était une langue en danger d'extinction. En somme, on peut croire que la plupart des Tsiganes auraient perdu l’usage de leur langue ancestrale et se seraient assimilés dans leur pays d’accueil.
Quoi qu'il en soit, les tsiganophones habitent surtout la Bosnie-Herzégovine, la Roumanie, la Pologne, la Hongrie, l’Albanie, la Grèce, la Slovaquie, l’Ukraine, le Portugal, l’Espagne, la Norvège, la Suède, la France, les Pays-Bas, l’Italie et l’Allemagne. On distingue le tsigane des Balkans (Serbie), le tsigane des Carpates (République tchèque), le tsigane finnois (Finlande), le tsigane sinté (Serbie), le tsigane gallois (pays de Galles), le tsigane valaque (Roumanie), le tsigane gréco-turc, etc. La langue que parlent les Tsiganes serait à l’image de l’itinéraire de leurs ancêtres: le romani paraît donc différent d’un pays à l’autre, très teinté de particularismes linguistiques, tout en conservant une certaine intercompréhension. On dénombre au moins une quinzaine de variétés de langues tsiganes:

- l'anglo-tsigane (Royaume-Uni),
- le calo-tsigane (Espagne),
- le domari (Iran),
- le lomavren (Arménie),
- le tsigane des Balkans (Serbie),
- le tsigane baltique (Pologne),
- le tsigane des Carpathes  (République tchèque),
- le tsigane de Finlande (Finlande),
- le tsigane des Sintes (Serbie),
- le tsigane des Valaques (Roumanie),
- le tsigane gallois (pays de Galles au Royaume-Uni),
- le gréco-tsigane (Grèce),
- le serbo-tsigane (Serbie),
- le tsigane voyageur ou tsigane tatar (Danemark, Norvège et Suède).
Si les locuteurs du tsigane sont peu nombreux (environ 1,5 million de locuteurs), les Tsiganes eux-mêmes sont beaucoup plus nombreux, probablement plus de 10 millions.

La langue romani ou tsigane reste l’unique représentante européenne du groupe indo-iranien appartenant à la famille indo-européenne. Le romani a préservé en grande partie l'héritage des langues de l'Inde du Nord, plus particulièrement le hindi et le rajasthani dont il a en commun 60 % du vocabulaire de base. Enfin, le romani ou tsigane est parfois considéré comme appartenant au sous-groupe indien ou même comme une troisième branche indo-iranienne avec comme seule langue le tsigane. Bien que la langue des Tsiganes puise son origine dans le sanskrit et d'autres langues du nord de l'Inde, elle s'est fragmentée en de multiples variétés dialectales enrichies de termes persans, arméniens, grecs, slaves ou roumains; depuis quelques décennies, des racines anglo-saxonnes ont imprégné le vocabulaire moderne, technique et scientifique.  Les variétés tsiganes de l'Europe de l'Est ont conservé la grammaire indienne ainsi qu'un bon fonds lexical d'origine sanskrite. Cependant, les variétés tsiganes de l'Ouest se sont créolisés pour devenir l'anglo-romani (anglicisé), le man-ouche (germanisé), le sinto italien, le calo (tsigane hispanisé), etc. De façon générale, les jeunes générations semblent abandonner progressivement la langue ancestrale, ce qui peut être ressentie comme une perte de l'identité tsigane. Depuis quelque temps, la langue a été dotée d'un alphabet et fait l'objet d'une standardisation.

4 Des surnoms ou des synonymes?

Rom : Le seul nom que les Tsiganes se donnent eux-mêmes, c’est le nom de Rom (masc. sing.) qui signifie «homme» en hindi. Il emploient aussi Romni (au fém.) et Roma (au pluriel, masc. et fém.). Tous les autres termes servant à identifier les Tsiganes ont été donnés par des non-Roms. Habituellement, le terme de Rom désigne les Tsiganes d’Europe centrale.
 
Tsigane :
Du mot grec athinganos, tsigane signifie
«celui qui ne veut pas toucher ni être touché». Le terme sert à désigner les Roms, indistinctement de leur pays d’accueil.

Gitan : À leur arrivée en Grèce au IXe siècle, les Tsiganes se sont regroupés dans le Péloponnèse au pied du mont Gype. Par la suite, les voyageurs italiens appelèrent ce lieu «la petite Égypte» et leurs habitants Egyptiano. Le même mot a donné Gitano en Espagne et au Portugal, puis Gitan en France et Gypsy en Grande-Bretagne. En France, le mot gitan désigne les Tsiganes du Midi vivant près des Saintes-Maries-de-la-Mer.
Sinti : Le mot sinti désigne les Tsiganes des régions germanophones qui ont été déportés et exterminés en partie (85 %) par les Allemands lors de la Seconde Guerre mondiale. (voir le livre ci-dessous)
Bohémien : Les premiers Tsiganes arrivés en France venaient de la Bohême (une région de la République tchèque actuelle), d'où ce surnom.
Man-ouche : Ce terme d’origine tsigane provient du mot man-ouche et signifie «homme». On dit qu’il sert à désigner la moustache (ou bien la barbiche) que porteraient la plupart des Gitans. En France, les Man-ouches sont généralement installés près des rives de la Loire.
Romanichel : Le mot est un dérivé de Romani Cel en tsigane, ce qui signifie «groupe d'hommes». En français, le mot a pris par extension le sens de «vagabond» ou «personne sans domicile fixe».
Gens du voyage : Cette expression est utilisée afin de ne pas désigner une catégorie spécifique de Roms présente sur le territoire français. Dans la pratique administrative, l'expression est souvent employée pour désigner les Tsiganes de France, bien qu'ils ne soient itinérants que pour environ 15 % d'entre eux, et que, parmi la population itinérante en France, ils ne soient qu'une minorité.


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Source: MALHERBE, Michel. Les langages de l’humanité, Paris, Robert Laffont, coll. "Bouquins", 1995, p.197-198.   
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Un livre révélateur sur un passé bien sombre



 

L'Holocauste oublié, un livre important dans ce dossier aux EDITIONS FRANCE-EMPIRE
68, rue Jean Jacques-Rousseau, 75001 Paris
N° d'imprimeur : 24827  Dépôt légal : 4è trimestre 1979